Témoignage de Marine

Marine nous raconte son histoire avec toute sa douceur et sa discrétion.

Atteinte de différents handicaps invisibles, elle nous parle de son vécu et de son quotidien.

Mon histoire

« Je m’appelle Marine POTIN, j’ai 36 ans et réside sur Saint Denis.
Je suis porteuse de différents handicaps invisibles.
Tout d’abord, je suis née avec ce qu’on appelle le Laparoschisis. C’est une maladie infantile rare qui se traduit par une malformation de la paroi abdominale.
Au quotidien, cela m’occasionne des troubles digestifs avec un transit rapide.
Par la suite, à l’âge de 3 ans, j’ai connu ma première crise d’épilepsie.
L’épilepsie est déclenchée par une émotion quelconque (stress, angoisse, joie,…) et se traduit par des convulsions importantes, une perte de l’orientation spacio-temporelle, une vision trouble, des céphalées.
J’ai un traitement quotidien pour le transit par pansement gastrique et un traitement épileptique lourd.
La fréquence des crises d’épilepsie est en moyenne d’une par an.
En 2004, après un gros état de mal, j’ai eu une perte brutale et soudaine de l’acuité et du champ visuel.
A ce jour mon champ visuel n’a pas évolué. Il est équivalent à une vision comme dans deux rouleaux d’essuie tout. »

Aujourd’hui

« Malgré l’ensemble de ses pathologies, j’ai un emploi avec un poste de travail aménagé et une RQTH (Reconnaissance Qualité de Travailleur Handicapé). J’utilise une loupe pour la lecture.
Dans le cadre du travail, les collègues sont ouverts sur le handicap et m’aident dans les tâches complexes.
Mes problèmes digestifs ont au départ été difficiles à accepter par les collègues qui parfois se moquaient mais en leur expliquant le pourquoi de cette situation, le regard sur ce handicap a totalement changé.
La vision sur mes handicaps était beaucoup plus compliquée durant ma scolarité et ce jusqu’à l’université.
De la primaire au lycée, j’ai subi quelques moqueries. A l’université, une majorité des enseignants n’ont pas su s’adapter au handicap de manière globale.
Malgré mes pathologies, certains universitaires refusaient que j’enregistre les cours sur un dictaphone, je devais les écrire.
Au quotidien, je réalise toutes les tâches de la vie courante mais avec un temps plus long.
Je suis dans l’incapacité de conduire suite à la déficience visuelle et à l’épilepsie. »

Merci Marine de nous raconter ton histoire. Elle permet de casser des barrières et de rompre des préjugés.

Avançons ensemble vers une société plus inclusive!